Gilles Alexandre
Collages
Biographie
Dès l’enfance, Gilles ALEXANDRE manifeste de belles dispositions pour le dessin. C’est dans la bibliothèque familiale qu’il découvre les chefs d’œuvre de peintres illustres… Holbein, David ou Ingres….Une révélation pour la vie entière ! Il en retrouve les tableaux au cours de visites régulières au Musée du Louvre. De 12 ans à 16 ans, dans sa ville natale de Mantes-La- Jolie, il va développer son apprentissage à l’exigeante école des plâtres et du fusain, auprès de Jean Guérin, un petit maître du post-impressionnisme.
Passionné de Jazz (il a organisé et animé les 6 dernières éditions du Festival « Monta’lieu de jazz » au Nord-Isère), guitariste à ses heures, amateur de poésie primé deux fois à la biennale de poésie de Morestel, après des années de peintures acryliques, sa pratique intensive du collage date d’une dizaine d’années.
Marqué, à son arrivée à Lyon au début des années 90 par le travail de Philibert-Charrin, admirateur depuis toujours des travaux de Matisse dont il aime l’allégresse et l’apparente simplicité des collages, il l’est davantage encore de l’américain Motherwell qui réussit de magistrales synthèses associant le collage et la peinture.
Pour autant, on ne sent dans les collages de Gilles ALEXANDRE aucune influence décisive. Le temps de la maturité est, aujourd’hui, celui de la singularité. En multipliant les rendez-vous avec toutes sortes de papiers chargés d’histoires, il s’agit bien, selon sa propre formule, de mettre en œuvre un « passé recomposé ». « Passé » des revues aux feuilles retrouvées dans la malle d’un brocanteur, recomposition de ces feuilles découpées ou déchirées ; elles-mêmes passées au tamis de la réflexion avant de s’étendre aux quatre coins d’un nouvel espace. Ici point de message, ici point de narration ou d’anecdote, seule demeure la tentative souvent réussie, de réunir formes et forces résultant du choix inventif de papiers anciens aux matières douces et de supports aux couleurs vives. L’ensemble étant mis en débat, pour une aventure graphique sur des motifs géométriques traversés d’obliques et d’angles droits.
Bien que venu de l’illustration et de la peinture, Gilles ALEXANDRE ne fait pas de croquis préparatoires. Il se laisse plutôt guider par la nécessité de procurer un voisinage cohérent à la présence d’un papier ou d’une couleur. C’est ainsi, de proche en proche, de « sauvetage en arrangement » qu’il élabore une structure. Le plus souvent, comme nombre de ses semblables, il dispose ses papiers sans les coller avant d’en confirmer l’accord.